Foot – ANG – Torquay United, la « lose » élevée au rang d’art

Mais pourquoi diable s’intéresser à un premier tour de Cup anglaise entre une équipe de cinquième division et une autre de quatrième ? Il faut dire que Torquay United et Crawley Town se sont trituré les méninges pour offrir le week-end dernier, un scénario délirant, fort de onze buts (5-6), et que les locaux se sont surpassés pour laisser filer deux fois une avance de deux buts, dont une en prolongation.

Torquay s’enorgueillit d’être une cité balnéaire charmante de la Côte d’Azur anglaise. On retiendra surtout qu’elle héberge un club de football dingo comme on les aime, qui marche de travers depuis sa création. À tel point qu’il a été sélectionné pour figurer dans un des épisodes de la série Losers, diffusée sur Netflix et dont il est inutile de vous détailler le concept.

Les « Gulls » (mouettes) de Torquay jouent dans le même nid depuis 1910, Plainmoor, un stade aux allures de décharge qui avait coupé la respiration de Stuart Morgan quand il y mit les pieds dans les années 1980. « J’avais l’impression d’arriver sur le site d’un crash d’avion », raconte le manager dans le documentaire, interloqué devant l’absence de vestiaires, une tribune laissée en cendres après un incendie ou les voyages dans un minibus pourri qui l’obligent à faire sortir ses joueurs avant l’arrivée au stade pour qu’ils se dégourdissent les jambes.

« Quiconque va à un match de Torquay en espérant les voir gagner est un idiot, je crois », renchérit John Louis, supporter sadomasochiste depuis 1955. Toute la ville était pourtant à Plainmoor au bout de la saison 1986-1987 dans l’espoir de voir l’équipe se maintenir en Football League et ne pas plonger dans les abîmes de l’amateurisme.

En bas, Bryn, le berger allemand, sauveur du club en 1987. (Capture DevonLive/DR)

Tradition oblige, les joueurs de Morgan prennent alors à l’envers le dernier match de la saison, crucial, face à Crewe Alexandra. Ils sont menés 0-2 au bout de vingt minutes, puis 1-2, la foule s’impatiente, hurle, arrache des bouts de barrière en bois et les balance sur le terrain, ce qui provoque l’entrée de policiers accompagnés de bergers allemands autour de la pelouse. Au moment où Jim McNichol part récupérer le ballon pour effectuer une touche, il se fait mordre par un des chiens. Le défenseur de Torquay doit pourtant se relever, la cuisse ensanglantée, et finir le match, sans pouvoir être remplacé.

L’arbitre décide d’accorder quatre minutes de temps de jeu supplémentaire et, au bout de la troisième, Paul Dobson récupère un ballon dans la surface et marque. « Le ballon a dû tuer neuf taupes sur son chemin, mais il est entré », se marre l’ancien avant-centre, qui se fit voler la vedette par Bryn, le chien dont la morsure causa dix-sept points de suture à McNichol mais aussi le maintien du club. Le berger allemand devint une star locale, mais dimanche dernier, il n’était plus là pour sauver Torquay United d’une nouvelle désillusion.

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