Face à Jannik Sinner, Alexandre Muller dans la lumière de Roland-Garros

Une éclosion tardive

Alexandre Muller a découvert le tennis presque par hasard, à 7 ans, quand sa famille quitte la région parisienne pour Aix-en-Provence et qu’il y a un court de tennis dans le nouveau jardin. Autant s’y mettre, même si le foot représente alors une grosse concurrence. À 10 ans, le tennis l’emporte. Mais les résultats se font attendre.

Il finit par intégrer l’Élite Tennis Center (ETC) de Jean-René Lisnard. « Quand il est arrivé, à 23 ans, il était le même joueur, mais moins bien partout, explique Philippe Rome, le conseiller de Lisnard à l’ETC. Il plafonnait, mais quand on le voyait jouer, on se disait qu’il devrait être mieux classé. Il n’avait pas un trou particulier, mais l’addition de tous ces manques faisait quand même beaucoup. C’est un gros bosseur et on lui a appris à mieux travailler. Ensuite, il a gagné des matches et la confiance est arrivée. »

Sa meilleure saison

Avec la certitude qu’il pouvait battre des joueurs du top 100, Muller a attaqué la saison 2023 nanti d’un tout nouvel état d’esprit. « Il avait des croyances qui n’étaient pas bonnes sur sa volée, sur son service. Il fallait les casser et le rendre plus optimiste », rappelle Rome. Aidé par son coach Jean-Christophe Faurel, Muller solidifie ses fondations.

Et ça paye à Doha en février, où il s’extrait des qualifications, bat son premier top 40 (Botic Van de Zandschulp) et prend un set à Andy Murray en quarts de finale. Il récidive à Marrakech, en avril, où il atteint cette fois la finale, en sortant Lorenzo Musetti en quarts. Un résultat qui lui ouvre les portes du top 100, à 26 ans, et du tableau final de Roland-Garros.

Pas de coup fort

« Je ne mesure pas deux mètres (1,83 m), je ne balance pas des aces à tout va, mais je me bats du premier au dernier point. » Finalement, c’est Alexandre Muller qui décrit le mieux son jeu. Rien ne se détache vraiment, sauf cette hargne qui le pousse à ne rien lâcher. « On essaie de progresser sur l’agressivité, de venir finir les points au filet », explique-t-il. L’idée étant de prendre un peu plus l’initiative dans l’échange. Ce lundi, face à Jannik Sinner (9e mondial), c’est le moment ou jamais.

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