Euro : le football va-t-il enfin « rentrer à la maison » ?

Très solide à défaut d’être géniale, l’équipe d’Angleterre a les ingrédients pour aller très loin dans cet Euro. Après d’innombrables déceptions, les Three Lions vont-ils enfin rugir pour arracher leur premier sacre continental ?

Les fans anglais ont mis le feu à Wembley, mardi.

«Football is coming home» . 25 ans après la sortie du tube du groupe The Lightning Seeds, à l’occasion de l’Euro 1996, le football n’a toujours pas trouvé le chemin de la maison. Entre énormes déceptions, compétitions ratées et incapacité à se surpasser, l’équipe d’Angleterre n’a jamais vraiment répondu aux attentes malgré une génération dorée avec entre autres David Beckham, Steven Gerrard, Frank Lampard, Wayne Rooney, Paul Scholes ou encore Rio Ferdinand. Deux décennies et demi plus tard, le sport le plus populaire du monde va-t-il enfin décider à sourire aux Anglais ? L’espoir est plus que jamais permis.

Une défense en béton

Car après quatre matchs, tous les feux sont au vert pour la bande à Gareth Southgate. Trois années après une quatrième place au Mondial en Russie, les Three Lions ont aiguisé leurs crocs. S’il n’est clairement pas un entraîneur aux principes de jeu offensif, l’ancien milieu de terrain a au moins le mérite d’apporter une extrême solidité à son équipe. Preuve en est, elle est la seule à ne pas avoir encaissé le moindre but dans l’épreuve. La seule fois où un tel scénario s’est présenté après quatre sorties, c’était lors de la Coupe du monde 1966, le seul titre au palmarès de l’Angleterre.

Alors qu’il lui est reproché de ne pas compter sur ses jeunes talents, puisque des joueurs comme Phil Foden, Jack Grealish, Jude Bellingham, Mason Mount, Jadon Sancho ou encore Marcus Rashford ont tous débuté sur le banc de touche contre l’Allemagne (2-0), mardi, en 8es de finale, Southgate a le mérite de suivre sa ligne directrice en bétonnant le plus possible, quitte à ne pas mettre Harry Kane dans les meilleures conditions. Une tactique minimaliste diablement efficace qui a pour le moment écoeuré tous les adversaires de la Perfide Albion.

Des conditions hyper favorables

Contrairement à d’autres nations, qui ont parcouru des milliers de kilomètres depuis le début de l’Euro, l’Angleterre est la seule à avoir disputé tous ses matchs à domicile, du côté de Wembley, où elle reste sur 19 victoires et 5 nuls sur ses 24 dernières sorties toutes compétitions confondues. Un énorme avantage pour les joueurs de la sélection, basés au St George’s National Football Centre, qui peuvent récupérer bien plus facilement dans des conditions optimales. Un luxe qui a son importance dans un contexte aussi spécial que celui de ce tournoi post épidémie du Covid-19.

Si les surprises ont été légion jusqu’ici, les Britanniques ont toutefois l’avantage de se retrouver dans une partie de tableau plus ouverte. Alors que la Belgique et l’Italie vont croiser le fer, avant d’éventuellement retrouver l’Espagne ou la Suisse en demi-finales, l’Angleterre défiera l’Ukraine, à Rome, samedi. En cas de succès, ils pourraient affronter le Danemark ou la République tchèque (qu’elle a battu 1-0 au premier tour), dans le dernier carré, toujours dans son stade fétiche. Un Wembley qui, comme on l’a vu, est bien plus rempli et plus bruyant qu’en début d’Euro. Si le football veut «rentrer à la maison» , les portes de celles-ci semblent bien ouvertes.

L’Angleterre peut-elle aller au bout dans cet Euro ?

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