Euro : le Danemark, champion du coeur
Contre vents et marées, le Danemark a battu la Russie (4-1) lundi pour valider son billet en 8es de finale de l’Euro. Après les deux défaites initiales et le choc généré par le malaise cardiaque de Christian Eriksen, c’était pourtant loin d’être gagné pour des Scandinaves qui ont affiché un mental à toute épreuve.
Les Danois ont gagné le respect au-delà des frontières
On ne connaît pas encore l’identité du vainqueur de l’Euro, mais une chose est sûre : le Danemark, lui, aura remporté haut la main la bataille du coeur.
Lundi, dans un Parken de Copenhague déchaîné, les Scandinaves ont en effet réalisé un authentique exploit en disposant de la Russie (4-1) pour se qualifier en 8es de finale en tant que 2es du groupe B en devançant Finlandais et Russes à la différence de buts.
Du jamais-vu à l’Euro !
Dans l’histoire de la compétition, aucune équipe n’avait jusqu’à présent réussi cette prouesse après avoir perdu ses deux premiers matchs de poules ! Et dire que le tournoi avait commencé par un cauchemar pour la bande au sélectionneur Kasper Hjulmand.
Dès le premier match contre la Finlande (0-1), les Scandinaves perdaient en effet leur atout majeur Christian Eriksen, victime d’un malaise cardiaque qui a ému le monde entier. Suite aux pressions exercées par l’UEFA, les Danois, qui venaient tout juste d’apprendre que leur coéquipier, évacué vers l’hôpital, était hors de danger, se trouvaient contraints de terminer le match. La tête ailleurs, ils concédaient une défaite surprise.
Le coup de pouce de la Belgique
Lors de la journée suivante, après une première période de haute volée, les vainqueurs de l’édition 1992 se faisaient renverser par la Belgique (1-2), portée par l’entrée de l’immense Kevin De Bruyne à la mi-temps, et on commençait à se dire que tout cela sentait très mauvais pour eux. Lundi, longtemps amorphes en première période, les Danois ont profité d’un but somptueux de l’ailier Mikkel Damsgaard pour les réveiller juste avant la mi-temps avant de partir à l’assaut du but russe durant un second acte de folie pour s’imposer largement et passer avec la complicité de la Belgique, qui a fait le boulot en battant la Finlande (2-0) dans l’autre match du groupe.
Même le sélectionneur finlandais s’incline
«C’est tellement fou qu’on passe. Cette équipe, ces joueurs. C’est génial d’en faire partie. Je n’ai jamais rêvé de faire partie de quelque chose d’aussi grand, donc c’est un sentiment formidable», se pinçait Damsgaard au coup de sifflet final. «Je suis à court de mots concernant mon admiration pour cette équipe. Ils sont très forts», a complété Hjulmand. Mais les plus beaux hommages viennent de l’étranger, où le parcours semé d’embûches du Danemark a suscité un énorme élan de sympathie.
«Le Danemark a montré une incroyable force mentale. (…) Au final, les Danois méritent cette deuxième place», a ainsi admis le sélectionneur finlandais Markku Kanerva dans une déclaration qui restera comme un modèle de fair-play. Sur Twitter (voir ici) ou dans la presse européenne, à l’image de La Gazzetta dello Sport qui célèbre «une nuit de conte de fée» et du Times qui a vu «un match aussi époustouflant et enchanteur que n’importe quel conte d’Andersen», la force de caractère des Danois force respect et admiration. Au nom d’Eriksen, les Scandinaves tâcheront de poursuivre leur rêve samedi en 8e de finale face au Pays de Galles.
Le Danemark, équipe coup de coeur de l’Euro ?
