Eliot Matazo, la nouvelle pépite de l’AS Monaco

Monaco a toujours le chic pour sortir des jeunes pétris de talents de son centre de formation. Après Chrislain Matsima et Enzo Millot apparus à quelques reprises cette saison, voici Eliot Matazo. Pour sa deuxième titularisation de la saison le week-end dernier face à Metz, le jeune Belge de 19 ans a éclaboussé la rencontre de son talent. Tonique et vif, précis et technique, à l’aise balle au pied et passeur décisif pour Kevin Volland, le milieu de terrain a réalisé une prestation tape-à-l’œil. Pas mal pour un élément qui joue très peu sous Niko Kovac, la faute à un duo Youssouf Fofana-Aurélien Tchouaméni presque irréprochable depuis le début de la saison.

Son heure viendra, elle approche peut-être même plus vite qu’on ne le pense. «Il a de grandes qualités, il progresse vraiment. Il fallait qu’il saisisse une opportunité de se montrer, et il l’a fait. Je suis certain qu’il va continuer à travailler pour progresser jour après jour », se persuadait son entraîneur après la victoire 4-0 contre les Grenats. Il l’a d’ailleurs récompensé trois jours plus tard en 8e de finale de coupe de France avec une nouvelle titularisation, toujours face à Metz. Un peu moins tranchant, il aura tout de même disputé 80 minutes lors de la victoire de son équipe aux tirs au but.

Une lourde blessure pour commencer avec Monaco

«Mon objectif premier était de prendre du plaisir en profitant du moment présent, sans trop me poser de questions. La confiance est venue par la suite. Je suis satisfait de mes prestations, et c’est forcément toujours mieux quand on est décisif pour l’équipe, comme cela a pu être le cas samedi face à Metz avec cette passe décisive. En Coupe de France, c’était plus difficile. C’est particulier d’enchaîner deux matchs face au même adversaire. Mais nous avons assuré l’essentiel en nous qualifiant pour le prochain tour» raconte un jeune homme posé, dont on soupçonne à peine que le destin lui a réservé quelques sorts.

Arrivé sur le Rocher à l’été 2018 depuis Anderlecht où il a refusé de signer un contrat professionnel, il se blesse rapidement à la hanche et doit être tenu éloigné des terrains pendant 8 longs mois. Une période compliquée pour celui qui a été capitaine de quasiment toutes les équipes de jeunes chez les Mauves mais il a su en tirer «de l’expérience», déterminé «à revenir plus fort.» Le passage à l’infirmerie terminé, il prend de l’épaisseur à Monaco où il alterne entre les U19 et la réserve en National 2. Le destin du puissant milieu de terrain bascule à l’arrivée de Kovac à l’été 2020.

Tout le club en est fan

Convoqué pour le stage de pré-saison en Pologne, il tape dans l’œil de son entraîneur mais « Rio Mavuba », son surnom à l’ASM, doit encore franchir des étapes pour jouer durablement des coudes dans le groupe pro. «Eliot a une grosse envie, une grosse détermination avec un gros volume athlétique. Il doit encore progresser dans son volume de jeu», dit de lui David Bechkoura, l’entraîneur de la réserve. De la patience et du travail, il en aura. Régulièrement convoqué chez les A, Eliot Matazo tâte du banc, beaucoup de banc sans jamais afficher sa frustration, avant d’effectuer ses premiers pas chez les professionnels.

«C’est un jeune plutôt introverti, bien élevé, qui a le sens du respect et de la hiérarchie. Il a très envie d’apprendre, il est très travailleur et veut toujours faire plus, nous énumère une source interne du club. C’est un garçon toujours de bonne humeur, souriant, toujours respectueux. Il veut mettre toutes les chances de son côté pour réussir. Il est très apprécié du groupe et en interne. Les échos sont favorables.» Très favorable même puisque le milieu de terrain a engagé un préparateur physique personnel et fait régulièrement partie des premiers arrivés à la Turbie. Un gros travailleur qui chercher à faire son trou.

Matazo : «C’est le projet sportif qui a fait pencher la balance vers Monaco»

La concurrence est rude car outre Fofana et Tchouaméni, Fabregas est devant lui dans la hiérarchie, mais elle est saine à en croire l’ambiance qui règne au sein du vestiaire. Bichonné par ses deux compères français, le natif de Woluwe-Saint-Lambert, une commune voisine de Bruxelles, est aussi couvé par son expérimenté partenaire espagnol. L’AS Monaco veut une jeunesse dorée et a toujours su la valoriser. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Matazo a rejoint la Principauté, alors que de très gros clubs européens (Bayern, Dortmund, Manchester City, Manchester United ou encore la Juventus) s’intéressaient à lui.

«C’est vrai qu’Anderlecht a tenté de me garder et ça n’a pas été un choix facile de refuser mais le projet de Monaco m’a convaincu. C’est un club qui, historiquement, a lancé pas mal de jeunes. Beaucoup ont débuté ici, d’autres se sont révélés aux yeux de l’Europe, c’est une belle vitrine. Ça n’a jamais été un choix financier comme on a pu le lire ou l’entendre en Belgique, c’est le projet sportif qui a fait pencher la balance vers Monaco, enchaîne un proche du joueur. À Manchester ou au Bayern, il y avait moins de certitudes, finalement le choix s’est fait simplement», rembobine le pote de promo de Jérémy Doku à Anderlecht.

À l’inverse de son «frère» qui évolue au Stade Rennais, Matazo n’a encore jamais été appelé en sélection belge. «Un rêve lointain. Mais je vais m’en donner les moyens dans les années à venir.» Le chemin est encore long pour côtoyer les Diables Rouges, lui qui a porté ce maillot rouge et noir chez les U16 et U18, à moins de rêver de la RDC, le pays de ses parents. Qu’il semble le loin le temps où Matazo écopait d’un rouge très sévère face à Saint-Etienne pour sa première titularisation. L’avenir s’annonce radieux pour lui. Reste maintenant à poursuivre sur sa lancée. Il ne sera pas de trop pour aider Monaco à tutoyer les sommets en cette fin de saison. Et même après.

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