Coupe Davis – Qui est Borna Gojo, héros de l’équipe de Croatie en Coupe Davis ?

Borna Gojo n’a encore jamais réussi à intégrer le top 200 de l’ATP. En 2021, jusqu’à ces derniers jours, ce Croate de 23 ans n’avait d’ailleurs pas fait mieux que deux demi-finales en Challengers, à Nur-Sultan et à Istanbul. 279e au classement publié cette semaine, il vient pourtant de livrer, en Coupe Davis, avec le maillot national, les trois meilleurs matches de sa vie.

Lui qui n’avait jamais battu un top 80 ATP avait commencé, en poules, par dominer l’Australien Alexei Popyrin (61e) puis l’Italien Lorenzo Sonego (27e). Sans lui, jamais la Croatie n’aurait atteint les demi-finales. Et vendredi, en ajoutant une troisième grosse perf de suite, face au Serbe Dusan Lajovic (33e), dominé (4-6, 6-3, 6-2), il a peut-être ouvert la voie de la finale de Coupe Davis à ses coéquipiers, malgré la présence chez les Serbes de Novak Djokovic

Né dans le chaudron magique de Split

Borna Gojo est né à Split et c’est tout sauf anodin. Il y a en effet en Croatie un effet magique lié à cette ville, d’où sont aussi originaires Goran Ivanisevic (vainqueur de Wimbledon 2001), Mario Ancic (n° 7 mondial en 2006), Nikki Pilic (finaliste de Roland-Garros 1973), Zeljko Franulovic (finaliste de Roland-Garros 1970) et Mate Pavic (actuel n° 1 mondial en double).

Issu d’un parcours tardif et collectif

Il n’a pas un passé de junior précoce. Il n’a commencé à jouer que vers l’âge de douze ans et il a ensuite bifurqué par le tennis universitaire américain avant de se lancer sur le circuit professionnel. Avec Wake Forest (la fac de Winston Salem, en Caroline du Nord, où il a étudié de 2017 à 2019), il a remporté le championnat NCAA 2018, prouvant déjà ses facultés à bien jouer dans les compétitions par équipe. Il préfère largement se battre pour un collectif que pour lui-même

Merci l’effet Nadal

Fin 2019, il avait déjà vécu une expérience très forte en Coupe Davis. Il s’était retrouvé à Madrid, sur l’immense Central de la Caja Magica, face à Rafael Nadal en personne. Et lui avait tenu la dragée haute jusqu’à 4-4. « Ensuite, j’avais été un peu nerveux, mais au final il n’y avait eu qu’un break par set et quand vous pouvez résister à Nadal, alors vous vous dites que vous pouvez résister à n’importe qui. »

Un premier semestre 2021 gâché

Blessé début février à Melbourne, après être passé à deux doigts de s’extirper des qualifs de l’Open d’Australie, il a dû jongler avec un physique amoindri pendant tout le premier semestre de la saison. « J’étais touché moralement, ça a été une année très difficile, mais j’ai continué à croire que je pouvais jouer d’égal à égal avec ces gars, et la Coupe Davis m’a donné l’occasion de le prouver. »

Un peu raide mais costaud

Borna Gojo ne développe pas une technique d’une fluidité foudroyante. Son revers, joué bras tendus, est assez raide, mais il a un tennis du genre explosif, derrière un service qui fait des dégâts et, surtout il se montre offensif et entreprenant. Et particulièrement habité en Coupe Davis, évidemment.

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