Atlético de Madrid : Diego Simeone a encore fait taire tout le monde

Fin de cycle. Un vestiaire qui ne croit plus en lui. Une philosophie dépassée. Une direction qui pense déjà à le virer. Voici un florilège de tout ce qui avait pu être dit dans les médias espagnols et dans les différents débats foot cette saison. Et il faut dire que, dans certains cas, c’était justifié, puisque cet Atlético a, à de nombreuses reprises, fait peine à voir. Une assise défensive perdue, une animation offensive défaillante et des individualités pas au niveau ; tout un cocktail de circonstances qui a fait que beaucoup de supporters avaient peur de voir leur équipe ne pas obtenir de ticket pour la prochaine Ligue des Champions, en plus de prendre la porte rapidement dès les huitièmes contre les Red Devils.

Le contenu des matchs était souvent désastreux, n’ayons pas peur des mots, et les résultats n’étaient pas au rendez-vous. Cette triste défaite à la maison (1-0), la troisième de rang, face à la lanterne rouge Levante le 16 février dernier avait été l’apogée de cette crise traversée par les Colchoneros. Les constats étaient alarmistes, l’entraîneur argentin se faisait dézinguer et les joueurs en prenaient aussi pour leur grade. Puis, il y a eu un déclic. Depuis cette triste défaite, les Rojiblancos ont remporté leurs quatre matchs de Liga disputés, en plus d’avoir éliminé Manchester United en étant assez supérieurs aux Red Devils, avec un match aller de belle facture.

Comment expliquer ce retour en forme ?

Ce mercredi matin, les analyses vont toutes dans le même sens. « Certains voulaient le voir dehors. Et bien avec lui, l’équipe du Metropolitano est encore entre les huit meilleures d’Europe », résume Marca. Une analyse qui va dans la lignée de ce qui se dit de l’autre côté des Pyrénées depuis le retour en force de l’équipe en championnat, qui a permis aux Matelassiers de s’emparer de la quatrième place. Du vu et du revu pour l’Argentin qui, en plus de dix ans à la tête du club de la capitale, a logiquement été remis en question à maintes reprises. Et une fois encore, il a réussi à s’en sortir. Bien entendu, la saison n’est pas terminée, et l’Atlético peut très bien retomber dans une spirale négative. Mais c’est la facilité qu’a l’ancien milieu de terrain à toujours se sortir des situations les plus dures qui fascine. Le Cholismo ne meurt jamais, en somme.

Bien sûr, les mérites sont partagés, et tout ne revient pas au Cholo. Bon nombre de joueurs ont réussi à tirer leur épingle du jeu en prenant leurs responsabilités. João Félix en est le meilleur exemple. Il semble loin le temps où le jeune Portugais faisait la gueule sur le pré, et qu’on évoquait une relation particulièrement mauvaise avec son entraîneur. Comme un poisson dans l’eau dans cette équipe, le Lusitanien s’est affirmé comme le leader offensif indiscutable des Rojiblancos et régale match après match. Hector Herrera, qui quittera le club en fin de saison pour rejoindre Houston en MLS, est lui aussi un élément majeur de ce retour en force, étant très important dans l’entrejeu tant sur les séquences défensives qu’offensives.

Reinildo, l’homme que personne n’attendait

On est également obligé de parler de Reinildo. Arrivé en provenance de Lille cet été, il a donné un nouvel élan à la défense madrilène. L’aventure espagnole n’avait pas forcément bien commencé pour lui, avec quelques premiers pas hésitants, et un tacle complètement raté qui a permis à Elanga d’égaliser lors du premier round face aux Red Devils. Mais depuis, le Mozambicain s’est affirmé comme un élément important, positionné en tant que défenseur central gauche dans la défense à trois de l’équipe de Simeone. Un joueur qui semble correspondre à merveille au Cholismo et à ce que demande l’Argentin à ses joueurs. Pas de fioritures, du sacrifice et, tout de même, une certaine qualité dans la sortie de balle.

À côté de lui, Renan Lodi traverse son meilleur moment depuis son arrivée en terres madrilènes. Le latéral brésilien est un diable sur ce flan gauche, créant du danger à tout moment, en plus d’être solide lorsqu’il faut défendre. Et dans les cages, Jan Oblak retrouve des couleurs, lui qui avait du mal à se montrer décisif. Tactiquement, vous aurez compris que le Cholo n’a même pas vraiment innové. Mais il a réussi, via quelques ajustements et sûrement un gros travail mental, à mettre certains joueurs dans les meilleures conditions, ce qui a permis à l’équipe d’afficher un bien meilleur visage. C’est d’ailleurs un aspect qu’on n’évoque que trop peu lorsqu’on analyse le travail de l’ancien de River. Quoi qu’il en soit, l’Europe est prévenue : il va falloir compter sur l’Atlético pour ces derniers tours de Ligue des Champions !

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