Ajax Amsterdam : Sébastien Haller, déjà au rendez-vous

Le 8 janvier 2021, à la surprise générale, Sébastien Haller quittait West Ham seulement un an et demi après son arrivée et surtout en étant l’un des titulaires des Hammers en Premier League (il avait disputé 16 des 17 matches de son équipe). Mais voilà, le néo international ivoirien n’avait pas résisté à la tentation de retrouver l’Eredivisie, cette fois-ci du côté de la grande Ajax Amsterdam qui déboursait 30 millions d’euros pour s’attacher ses services. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que depuis, il ne doit pas regretter son choix. Sous les couleurs des Lanciers, Haller a déjà inscrit 7 buts et délivré 6 passes décisives en seulement 12 matches. Des statistiques impressionnantes qui confirment qu’il n’a pas eu besoin d’un temps d’adaptation dans sa nouvelle équipe. De quoi faire le bonheur d’Erik Ten Hag, son entraîneur, qui était à la recherche d’un attaquant d’expérience capable de peser sur les défenses.

Au vu de l’effectif de l’Ajax Amsterdam, Sébastien Haller apparaît comme l’un des attaquants les plus expérimentés de l’équipe. Seul Dusan Tadic (32 ans) est plus vieux que lui parmi les joueurs offensifs. Et entouré de Traoré (20 ans), Antony (21 ans), Brobbey (19 ans), Kudus (20 ans) ou encore Neres (23 ans), l’ancien attaquant de West Ham doit permettre de peser plus. Ce n’est visiblement pas un problème pour l’ancien Auxerrois, tant son passage à West Ham lui a fait prendre une autre dimension physiquement, bien qu’il était déjà impressionnant dans ce registre en Allemagne. Ses qualités de conservation du ballon notamment ont permis à l’Ajax d’étendre son style de jeu. « C’est la première chose que je dirais sur lui : athlétique et intelligent. En attaque, il nous faisait énormément de bien. Quand tu étais en difficulté, tu pouvais lui envoyer un long ballon. Il te le rendait bien et toujours proprement », se rappelle Louis Nganioni, qui a évolué avec lui lors de son passage à Utrecht. Forcement dans une équipe qui aime jouer au football, sa capacité à remiser, à combiner, fait le bonheur de ses partenaires. « C’est d’abord un excellent coéquipier. Il est toujours au service du collectif et c’est important dans une équipe. Il est très fort dos au jeu et il a une qualité technique très intéressante pour faire jouer ses partenaires », ajoute Gelson Fernandes, son capitaine à Francfort. Une mentalité qui colle parfaitement au club d’Amsterdam donc.

Un impact physique qui impressionne

Si son passage en Angleterre a été plus court que prévu, Sébastien Haller en est revenu beaucoup plus fort physiquement qu’il ne l’était déjà. En Eredivisie, un championnat qui n’est pas spécialement réputé pour son impact physique, le natif de Ris-Orangis s’éclate. Sa domination dans les duels aériens ou dans le jeu de corps est sans équivoque. Alors forcément, puisqu’il surnage face à des défenseurs moins puissants que lui, son impact est encore plus grand. « Physiquement, c’est trop fort. À ses débuts à Utrecht, ce n’était pas si impressionnant, mais on sentait déjà qu’il allait vite dominer son secteur de jeu. Il a progressé très vite dans ça », affirme le latéral gauche formé à Lyon. Pourtant, du haut de son mètre 90, Haller n’a pas toujours été un joueur athlétique. Ses années en Bundesliga l’ont forgé. « Quand il est arrivé à Francfort, il avait beaucoup de problèmes dos au but justement. Il n’arrivait pas à orienter son corps, il se faisait souvent tamponner. Le défi physique, il ne l’aimait pas tant que ça. Mais au fur et à mesure, il a progressé et puis c’est devenu un monstre. Maintenant, les défenses du championnat hollandais ne peuvent pas lutter avec lui », souligne l’ancien milieu de terrain du Stade Rennais.

Il serait réducteur d’estimer que l’international ivoirien (2 sélections) n’est qu’un simple attaquant puissant, car avec le ballon, il est aussi adroit. Et c’est finalement ce qui plaît à Erik Ten Hag qui ne fait que souligner match après match la capacité de l’attaquant de 26 ans à être un formidable remiseur pour ses attaquants. « C’est le meilleur sur le terrain. C’est un très bon point d’appui. Dans les situations très difficiles, il parvient toujours à s’en sortir. Il parvient à trouver de bonnes solutions à mettre ses coéquipiers dans des bonnes conditions », avait expliqué le technicien néerlandais après le match face à Heracles Almelo. En seulement 12 matches, le joueur formé à Auxerre est le deuxième joueur de l’effectif à effectuer le plus de passes clés par rencontre (1,8) derrière Tadic (3,9). Une tendance confirmée par ses deux anciens coéquipiers. « Finalement, tout ce qu’il fait en match, c’est des choses qu’il a déjà faites à l’entraînement. Il s’entraînait énormément à bien servir ses partenaires, à jouer avec son corps pour être un point de fixation. », confirme Nganioni. Et ce n’est pas anodin s’il a déjà délivré 6 passes décisives avec les Ajacides. « La réalité, c’est qu’il adore toucher beaucoup de ballons », avoue Gelson Fernandes.

Un style de jeu qu’il affectionne

Dans une équipe connue pour son football total, son football de possession, Haller semble être bien tombé. Jouer dans une équipe qui a le ballon, qui réussit à construire son jeu en utilisant tous les circuits de passes possibles, c’est aussi ce qui a décidé l’attaquant ivoirien à signer à l’Ajax. « En Angleterre, ça va dans tous les sens. Sébastien aime jouer. Et à l’Ajax, c’est totalement ça. Il lui fallait une équipe où ça tourne bien où il peut bien composer avec ses partenaires. Il connaît ce championnat, ça joue. Être privé de ballon, ça le frustre », affirme Nganioni, qui évolue maintenant en Hongrie. « Quand on ne jouait pas bien, il s’agaçait. Il nous le disait. « Pourquoi on joue comme ça, pourquoi je ne reçois aucun ballon ». C’est quelqu’un qui a besoin de toucher le ballon. Comme il est grand, on pense qu’il n’est pas habile avec le ballon, mais ce n’est pas le cas. », rembobine le milieu suisse. C’est ce qu’a semblé confirmer l’intéressé au micro de talkSPORT au moment d’évoquer son échec à West Ham. « Peut-être que la configuration n’était pas parfaite (…) J’avais le sentiment que je ne pouvais pas vraiment trouver l’endroit idéal sur le terrain ni anticiper ce que mon partenaire allait faire », expliquait-il. « Je connais la philosophie de jeu de l’entraîneur de l’Ajax. Dans ma situation actuelle, j’ai vraiment vu cela comme une opportunité » ajoutait-il sur RMC Sport.

Finalement, si l’aventure néerlandaise se passe aussi bien pour Haller, c’est aussi et surtout parce que ses qualités d’attaquants, de finisseur sont indéniables. Ses statistiques à Utrecht (40 buts en 80 matches) et à Francfort (34 buts en 77 matches) en sont la preuve. Ses tirs trouvent souvent le chemin des filets. « C’est un attaquant qui aime le but, qui a toujours marqué. Je ne dirais pas qu’il n’est attiré que par ça, mais on voyait que quand il ne marquait pas, c’est quelque chose qui le pesait. Et ça, c’est la marque des grands attaquants. », ajoute Gelson Fernandes. Son style ne se résume pas qu’à être un attaquant de surface, il semble également être capable de varier son jeu en proposant en profondeur notamment. « Quand je l’ai connu, ce n’était pas l’attaquant dribbleur en un contre un. C’était un joueur en pivot. Mais il est devenu très complet. Il avait toujours le placement et l’appel juste, qui est efficace. À la fin de saison, tu pouvais le voir effacer deux, trois joueurs pour aller marquer ou bien partir en profondeur pour aller finir. Après, il était tellement en confiance, il pouvait tout réussir. », conclut Nganioni. Preuve en est, la palette technique de ses 7 buts est déjà très large : tête, pied droit, pied gauche. Pour le moment, l’histoire entre Haller et l’Ajax semble idyllique. De quoi agacer encore plus Ten Hag, qui ne peut pas aligner son attaquant en Ligue Europa après que le club ait oublié de l’inscrire sur la liste des joueurs qualifiés pour la Coupe d’Europe.

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