Affaire Djokovic – « Sûr humain », l’avis de Julien Reboullet sur l’affaire Djokovic

Novak Djokovic a perdu. Le meilleur joueur de la planète a dû s’incliner face au monde tel qu’on le connaît, tel qu’il ne le reconnaît pas. L’essentiel de sa quête ultime ne se résumera plus jamais aux seules limites tracées par les lignes d’un court de tennis. Fils « unique », adulé et surprotégé d’une famille de sept millions de personnes, de moins en moins perméable à la critique et de plus en plus convaincu de sa toute-puissance, le Serbe n’a pas su se laisser guider par la sagesse, après bientôt deux ans d’une pandémie qu’il traverse avec des convictions singulières.

Il a sous-estimé les luttes intestines de la politique éclatée made in Australia, tentant avec trop de légèreté de braver le sens commun, se croyant exempté d’à peu près tout. De vaccin, de responsabilités sanitaires, de paperasse administrative, mais aussi, finalement, de la remise en question de sa parole et de ses actes.

Lui se pensait incandescent et indispensable, l’Australie l’a trouvé indécent et expulsable.

Profondément habité par ses positionnements ésotériques et par la spécificité de son rapport à la vie et à la nature, le tout ayant éminemment contribué à la construction d’un sportif à la flexibilité exceptionnelle et à la force mentale hors normes, il a bigrement manqué de jugeotte. Lui se pensait incandescent et indispensable, l’Australie l’a trouvé indécent et expulsable.

Le niveau extraordinaire du tennis qu’il produit et de la légende qu’il écrit ne le place ni au-dessus des lois ni au-dessus des gens. L’aura quasi divine et la confiance en soi, c’est magnifique, ça brille. Et parfois, ça aveugle.

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