US Open (F) – Iga Swiatek, sacrée à l’US Open : « Je suis fière et aussi un peu surprise »

« Quels sont les sentiments qui vous habitent après votre sacre à l’US Open, le troisième de votre carrière en Grand Chelem ?
Je suis vraiment très fière de moi parce que ce n’était pas un match facile, même si je dominais au début. Je savais que ça serait serré et qu’Ons (Jabeur) profiterait de chacune de mes erreurs. Je ne voulais pas reculer. Le second set a été très engagé, je suis contente d’avoir réussi à mettre un peu plus d’intensité et d’énergie pour conclure et être vraiment précise dans les moments clés. C’était un match de très bon niveau.

Qu’avez-vous ressenti quand vous vous êtes écroulée sur le sol après la balle de match ? Et vous qui disiez ne pas aimer les balles utilisées durant la tournée nord-américaine, les appréciez-vous un peu plus maintenant ?
C’est une question piégeuse (sourire). J’ai l’impression que je peux m’adapter à tout aujourd’hui. J’ai besoin d’un peu plus de temps (avec ces balles), c’est sans doute pour ça que ça n’a pas fonctionné à Toronto et Cincinnati.

Et quand j’étais allongée, après la balle de match, j’étais soulagée qu’on ne s’embarque pas dans un troisième set. Je savais que physiquement, avec le stress aussi, ça serait devenu compliqué. J’avais joué pas mal de matches intenses les jours précédents… C’est tellement d’émotions que tu es un peu obligée de t’écrouler. Je suis contente de ne pas avoir tant pleuré que ça, ça me permet de ressembler à quelque chose maintenant. Ce n’est pas parfait mais bon…

« J’ai utilisé l’expérience de mes deux premières finales. Je n’étais pas si tendue que ça »

90 % de premières balles, 100 % de retours dans le court : vous avez réussi un excellent premier set. Comment l’évaluez-vous ?
C’était vraiment très bon. C’est le seul match ici où j’ai si bien commencé. Un peu comme en début de saison, pendant ma série de victoires, où je démarrais souvent très fort. Mais ça avait un peu disparu en seconde partie d’année. Commencer si bien m’a donné confiance, forcément.

J’avais senti ça lors de la finale de Roland-Garros (victoire 6-1, 6-3 contre Coco Gauff) : si tu commences bien, c’est beaucoup plus facile de continuer sur le même rythme et de ne pas trop ressentir la pression d’une finale. J’ai utilisé l’expérience de mes deux premières finales. Je n’étais pas si tendue que ça. Je pense que je l’étais davantage contre Coco à Paris.

Vous avez plusieurs fois parlé de l’importance de gagner ailleurs qu’à Roland-Garros. Qu’est-ce que ce titre représente ?
En début d’année, j’ai compris que je pouvais avoir de bons résultats sur le circuit (sur dur). J’ai aussi fait demi-finale à l’Open d’Australie. Mais je ne savais pas si j’avais déjà le niveau pour gagner un Grand Chelem (ailleurs que sur terre), surtout à l’US Open où la surface est très rapide. Je ne m’y attendais pas. Ça me confirme qu’il n’y a aucune limite. Je suis fière et aussi un peu surprise (sourire).

Était-ce plus difficile de remporter cet US Open que Roland-Garros en juin ?
C’est dur à comparer. C’est sûr qu’à Roland-Garros, je sens que j’ai toujours plus de maîtrise et j’ai l’impression d’être un peu chez moi sur le Philippe-Chatrier. Ici, sur le Ashe, je dois encore m’habituer à l’ambiance. Je n’étais pas certaine, avant le match, que j’étais ici chez moi. Je suis restée concentrée, je ne me suis pas laissée aller à ce genre de pensées.

La pression était très forte pour mon second Roland-Garros, tout le monde s’attendait plus ou moins à ce que je gagne. Ici, j’ai su faire redescendre mes attentes. Et les gens m’attendaient moins sur dur. Donc mentalement, je dirais que Roland-Garros était plus dur. Mais tennistiquement et physiquement, c’était plus compliqué ici.

« Je suis surtout fière de ne pas m’écrouler mentalement dans les moments importants et d’avoir beaucoup plus d’options sur le court, d’un point de vue tennistique mais aussi mental »

Pendant la cérémonie, sur le court, vous avez évoqué les « distractions » de New York. De quoi parliez-vous ?
J’ai rencontré tellement de gens incroyables comme Lindsey Vonn. Seal, aussi. Après l’avoir rencontré, je me suis dit : « Même si je perds maintenant, j’ai déjà gagné le tournoi parce que j’ai eu une photo avec lui. » C’est probablement quelque chose qui ne peut arriver qu’ici parce que c’est New York. Demain (dimanche), je vais assister à une comédie musicale, mais je ne dirai pas laquelle. J’ai envie d’être un peu tranquille (sourire).

À 21 ans, de quoi êtes-vous la plus fière ?
Je suis surtout fière de ne pas m’écrouler mentalement dans les moments importants. Je n’ai pas de regret même si je perds, je sais que je donne 100 %. Je suis aussi fière d’avoir beaucoup plus d’options sur le court, d’un point de vue tennistique mais aussi mental. J’utilise bien mes qualités.

J’en suis vraiment fière parce que je sais ce que c’est d’avoir la sensation de n’avoir aucune solution sur le terrain, ne pas savoir comment changer la situation d’un match. Ça fait longtemps que ça ne m’est pas arrivé, c’est génial. Ça montre que je progresse. Je sais qu’il me reste beaucoup de progrès à accomplir sur le court. C’est assez excitant parce que ça va devenir plus facile de jouer ce genre de matches. »

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