Wimbledon (H) – Nick Kyrgios surclasse Cristian Garin et va disputer sa première demie de Grand Chelem à Wimbledon

L’enfant terrible du tennis australien est devenu grand. Huit ans après avoir foudroyé Rafael Nadal en huitièmes de finale de Wimbledon, à seulement 19 ans, Nick Kyrgios franchit enfin le cap des quarts de finale en Grand Chelem.

Considéré par beaucoup comme un talent gâché, l’intermittent du spectacle réussit à Londres la meilleure quinzaine de sa carrière. Ce mercredi sur le court n°1, le 40e mondial, en pleine tourmente à la suite des accusations d’agression d’une ancienne petite amie, a surclassé l’invité surprise Cristian Garin (6-4, 6-3, 7-6 [5]). Il atteint ainsi le dernier carré d’un Majeur pour la toute première fois de sa carrière.

Entame fracassante de Garin

Comme deux jours plus tôt en huitièmes de finale face à Brandon Nakashima (4-6, 6-4, 7-6, 3-6, 6-2), la rencontre avait pourtant plutôt mal démarré pour Kyrgios. L’Aussie abandonna ainsi les neuf premiers points du match et se retrouva rapidement mené 2-0, 0-15. Il faut dire qu’en face, Garin jouait crânement sa chance d’entrée.

Septième Chilien à disputer un quart de finale de Grand Chelem, le premier depuis Fernando Gonzalez à l’US Open 2009, le 43e mondial réussit un excellent jeu de retour en relançant parfaitement trois premières balles de Kyrgios, qui privilégiait alors l’effet et la zone à la puissance, ce qu’il reprochera avec véhémence à son clan au moment de céder son service blanc sur un énorme coup droit de Garin.

Sur un nuage pendant dix minutes, à l’image de ce revers court croisé gagnant pour mener 2-0, le joueur de 26 ans retrouva progressivement un niveau plus « normal » tandis que Kyrgios accéléra subitement. Derrière un magnifique passing de coup droit croisé en bout de course, l’Australien profita de deux fautes en revers de Garin pour revenir à hauteur. À 4-4, il sauva deux balles de break avant que son adversaire ne commette quatre grosses fautes consécutives, dont trois en coup droit, et lui offre le set sur un plateau.

Malgré la tension, Kyrgios s’en sort en trois sets

Impressionnant au service (17 aces, 73 % de points remportés derrière sa première balle), Kyrgios pouvait se permettre de prendre des risques au retour et mettait une pression permanente à Garin qui craqua de nouveau à 2-1 sur une volée « baduf ». L’ex 13e mondial sauva trois balles de débreak sur ses deux engagements suivants et conclut la deuxième manche sur un ace.

Peut-être rattrapé par la perspective de se qualifier pour sa première demi-finale de Grand Chelem, Kyrgios commença à s’éparpiller. Il parla – beugla, plutôt – de plus en plus vers son clan – à tel point que le public lança un puissant « shhh » pour lui demander de baisser de volume – et ne joua pratiquement plus que sur ses qualités de serveur pour rester au contact dans un set dominé par Garin.

« Je ne pense pas encore à la demi-finale. Ce soir, mon père va nous faire à manger et on va se regarder un petit film. C’est tout. »

Nick Kyrgios

Le Chilien loupa le coche à 3-2 en sa faveur lorsqu’il se procura trois occasions de break, mais le « Kygs » les sauva avec courage, notamment la seconde, sur une amortie gagnante. Tout se décida finalement au jeu décisif. Par deux fois, Kyrgios prit les commandes avec un mini-break d’avance (2-0 puis 3-1), mais il commit plusieurs fautes inhabituelles (double faute, coup droit boisé et coup droit dans le couloir) et se retrouva mené 5-3.

L’Australien s’accrocha et fit preuve de courage en remportant deux points au filet grâce à ses réflexes à la volée autant qu’aux passings mal tirés par Garin. Après une dernière faute de revers du Chilien, Kyrgios s’écroula sur l’herbe qui l’envoie enfin dans le dernier carré d’un Grand Chelem. Vendredi, il affrontera Rafael Nadal ou Taylor Fritz.

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