Wimbledon (F) – Alizé Cornet : « Je n’arrive pas à croire que c’est moi qui ai brisé la série » de 37 victoires d’Iga Swiatek
« Première impression post-exploit ?
Je suis très heureuse. Je n’ai pas encore tout assimilé et je suis juste dans le moment présent mais c’est une grande fierté pour moi de gagner ce match contre Iga. Ce qu’elle a fait cette année est hors du commun, et je n’arrive pas à croire que c’est moi qui ai brisé la série. C’est incroyable. Et je suis très heureuse d’être dans la deuxième semaine pour la deuxième fois.
« C’est fou parce que c’est presque le même scénario qu’il y a huit ans face à Serena Williams.
En amont, ça avait été difficile de vous convaincre que vous pouviez la battre ?
En fait, depuis que j’avais gagné mon match du deuxième tour, je savais que j’allais probablement jouer contre Iga. Je n’arrêtais pas de me dire que quelqu’un allait bien devoir finir par mettre fin à sa série, alors pourquoi pas moi ? C’est tout. Je pensais que c’était, ici, sur gazon, la meilleure chance pour moi d’y parvenir. C’est sans doute sa moins bonne surface. Elle est si bonne sur terre battue et sur dur. Je savais que je devais jouer un match très solide. Je pense que c’est ce que j’ai fait aujourd’hui. Mais pour revenir à la question, oui, la conviction était là depuis le début. Je pense que c’est très important d’avoir ça, sinon vous n’avez aucune chance face à ce genre de joueuse.
C’est la quatrième fois que vous battez une numéro un mondiale, quelles sont vos qualités qui expliquent tant d’exploits ?
Je ne sais pas ce qui fait de moi ce genre de joueuse. Peut-être que je suis un peu plus détendue quand je suis l’outsider. Je pense que je n’ai rien à perdre, et c’est là où je n’ai rien à perdre que je suis le plus dangereux. Je joue mes coups de manière plus détendue, je frappe mieux depuis la ligne de fond. Je n’ai aucun parasite dans mes pensées. Tu ne peux pas te permettre de perdre de l’énergie sur autre chose, face à ce genre de joueuses. Je pense que c’est là que je suis la meilleure. C’est fou parce que c’est presque le même scénario qu’il y a huit ans contre Serena. Troisième tour sur le court n°1 contre la numéro un mondiale. Je l’ai encore fait. C’est un sentiment agréable de voir qu’à 32 ans, je suis encore forte comme ça.
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La joie d’Alizé Cornet après sa victoire face à Swiatek à Wimbledon. (P. Lahalle/L’Équipe)
Comment expliquez-vous votre excellente saison 2022 ?
Je suis en fait assez surprise de faire ma meilleure année en Grand Chelem maintenant. Je n’ai jamais aussi bien joué dans les Majeurs que cette année. C’est très surprenant. Je ne m’attendais pas à ça. Cela signifie peut-être aussi que je suis plus mature, que je suis meilleure mentalement pour gérer ce genre de situations. Je pense aussi que je m’amuse beaucoup plus dans les Grands Chelems cette année. Je suis très motivée à chaque fois que j’entre sur le court. Les pièces du puzzle s’assemblent. Je pense que je prends aussi un peu plus de distance par rapport à tout. Cela m’aide à être la meilleure version de moi-même, je suppose.
Vous aviez dit, en janvier, durant l’Open d’Australie que c’était peut-être votre dernière année sur le circuit. Est-ce que vous pourriez reconsidérer la question au vu de vos résultats ?
Non (sourire). Je pense que c’est aussi pour cela que je joue si bien, parce que je sais que c’est presque la fin. Je donne tout. Je ne me projette pas trop. Je pourrais jouer jusqu’à Roland Garros de l’année prochaine. C’est le plan. Mais, non, je n’envisage pas de revenir sur cette décision. On en reparlera l’année prochaine, on verra dans quelle mentalité je me trouverai.
Je veux juste prendre les choses match par match. Au début, quand je marchais vers le court n°1, je souriais parce que, je me disais : « Ok, c’est peut-être la dernière fois que tu marches vers le court n°1, alors s’il te plaît, profites-en, amuse-toi, prends toute cette bonne énergie. Je pense que c’est aussi pour cela que je joue si bien, c’est parce que j’ai pris cette décision.
Que pensez-vous de votre prochain adversaire qui sera…?
(Elle coupe) Je ne veux pas savoir. Non. Vraiment, s’il vous plaît. Je viens de battre la numéro 1 mondiale. Je veux profiter de quelques heures, sans savoir ce qui va suivre, sans imaginer et me dire que je vais jouer contre elle, bla, bla, bla. Je ne veux pas savoir. Jusqu’à demain, je ne vais pas essayer d’être sur les médias sociaux parce que c’est sûr que sinon, je vais le découvrir. Je veux juste rester sur ce sentiment super agréable que j’ai en ce moment, désolé (sourire). »