Aryna Sabalenka remporte l’Open d’Australie, son premier Grand Chelem
Plus cette finale de l’Open d’Australie approchait et plus Elena Rybakina expliquait que son expérience à Wimbledon où elle avait conquis son premier titre du Grand Chelem il y a sept mois, lui servait dans ce tournoi. Et on voulait bien la croire tant remporter un Majeur est une expérience à nulle autre pareille dans le tennis. Assurément, cela pouvait être un avantage dans cette finale, surtout face à une Aryna Sabalenka aux nerfs toujours à fleur de peau.
Mais ce que n’avait pas expérimenté Rybakina, c’est, à la fois la pression qui s’invite à l’idée de remporter un deuxième titre du Grand Chelem à 23 ans, et la montée en puissance d’une adversaire de plus en plus libérée. Car, sitôt le premier set engrangé, la Kazakhstanaise a paru comme inhibée. La balle ne sortait pas bien de la raquette, le service était erratique et les regards vers sa box témoignaient de son incompréhension. D’autant plus qu’en face, Sabalenka avait enclenché le « Godess Mode ».
Sabalenka remporte le duel du service
Les clefs de cette finale avaient été identifiées, le service et la gestion des émotions. Pour le service, même si Rybakina peut facilement être désignée meilleure du monde dans l’exercice, c’est pourtant Sabalenka qui a pris la main (17 aces, 66 % de premières). Oui, cette même Sabalenka qui enchaînait les doubles fautes comme d’autres les perles la saison dernière. Mais l’apport d’un biomécanicien lui a permis de retrouver son service et elle ne s’est pas privée de s’en servir dans cette finale. Rybakina, elle, était en panne de premières (59 %) et ne sortait ses meilleurs services que dos au mur.
Sabalenka en maîtrise de ses émotions
Restait à savoir comment les joueuses allaient gérer leurs émotions. Surtout Sabalenka, si souvent trahie par son mental dans les gros rendez-vous de sa carrière. La façon dont elle s’est effondrée sur le court après la balle de match, submergée par des soubresauts de joie, témoignait de son contrôle durant le match. Titre en poche, elle pouvait ouvrir les vannes. Car durant tout le match, elle a été exemplaire sur ce secteur. Même quand sa quatrième double faute a offert un break décisif à Rybakina dans le premier set, elle n’est pas sortie de son match. On ne l’a jamais vue s’énerver vers son box, perdre son énergie après des points perdus. Même les mouettes qui squattent les hauteurs de la Rod Laver Arena n’ont pas été dérangées par ses fameux « Come on ! », réduits à la portion congrue.
On l’a dit, Rybakina s’est tendue après le gain du premier set. Mais Sabalenka, elle, a eu le mérite de se dire que c’était simplement un autre match qui débutait. Un match où sa qualité de retour a mis sous pression la meilleure serveuse du monde. Un match où elle a aligné 51 points gagnants (pour 28 fautes, soit à peine 3 de plus que son adversaire) et s’est offert le deuxième set sur son douzième ace. Lancée, structurée dans son plan de jeu, Sabalenka était intouchable pour une Rybakina qui n’avait plus l’intensité nécessaire pour faire dérailler une adversaire qui pointera lundi au deuxième rang mondial.