Roland-Garros (H) – Gilles Simon s’impose au bout de la nuit et en cinq sets contre Carreno Busta au premier tour

Il ne restait que les fadas. Pour ce qui pouvait être le tout dernier match de Gilles Simon à Roland-Garros, le court Simonne-Mathieu était aux deux tiers vide dès le départ et il ne restait plus que quelques centaines d’irréductibles, à 1h du matin, lorsque le Français leva les bras au ciel pour célébrer une victoire improbable contre Pablo Carreño Busta. Mais ceux qui avaient décidé de prolonger le plaisir pour cette sorte de night-session alternative ont eu la bonne idée de faire du boucan pour les milliers qui étaient partis se coucher.

Ils ont bien fait, car ils ont pu assister à l’un de ces matches qui font la légende des tournois du Grand Chelem. Une bataille homérique de près de 4 heures, des rebondissements en veux-tu en voilà, et une ambiance totalement délirante, sous les yeux des enfants de Simon, qui ont eu la permission de se coucher un peu plus tard que d’habitude. « ‘avait que des génies dans le stade, merci », se marrait-il sur le court.

Le bruit et la fureur

Le bruit et la fureur, il fallait bien ça pour permettre au futur retraité (à la fin de l’année) de faire le match avec le 18e joueur mondial. Avant même l’entrée sur le court du Français, sur les coups de 21 heures des « Gilou, Gilou » résonnaient des quatre coins de l’arène. Très vite, l’ambiance a ressemblé à une sorte de cinquième set permanent, le public acclamant son héros sur tous les rallyes, qu’il y ait 15-15 à 2-2 ou qu’il s’agisse d’une balle de set.

Et puis, au fur et à mesure de la soirée, l’ambiance est devenue de plus en plus improbable. « Oui monsieur, oui, monsieur », hurlait un spectateur après une balle de break sauvée. Puis les tribunes situées derrière les joueurs se répondaient à coup de « Aux armes, nous sommes Gilles Simon, et nous allons gagner ! » Un plaisantin lançait même un « allez Giroud ». Sans oublier les traditionnelles ola à chaque changement de côté et la Marseillaise entonnée à la fin d’un deuxième set remporté sur le même score que le premier (6-4).

De quoi rendre chèvre un Pablo Carreño Busta parfois complètement à côté de ses zapatos et qui subissait la loi d’un jeune homme de 37 ans bien décidé à repousser l’âge de sa retraite Porte d’Auteuil. Car réduire cette première partie de match au déchet de l’Espagnol serait une grave erreur.

Car chef Simon avait décidé de préparer sa plus belle recette de concassage de jugador iberico : une bonne plâtrée de coups de défense rappelant ses plus belles années, une pincée de coups gagnants en bout de course, un soupçon de passings… Et, en guise d’assaisonnement, des points importants qu’il alla chercher avec panache. Lorsqu’il se retrouva au filet pour aller sauver une balle de troisième set (lob trop long de l’Espagnol), il s’agissait déjà de sa 23e montée (74 % de réussite). Il parvint même à débreaker grâce notamment à un coup droit en se décalant absolument splendide.

« Il m’entraîne au bout de la nuit ! C’est le bon Gilles Simon »

Le public au cinquième set

Mais le Niçois perdit dans la foulée son engagement et la manche (6-4). La majeure partie du public a alors compris que la chance de Gilou semblait passée et s’éclipsa. Seuls les oiseaux de nuit et ceux qui ne dépendaient pas du dernier métro accompagnèrent « Gilou » lorsque les jeux défilèrent. Fidèle à sa légende, Simon fit durer le match alors qu’il comptait un break de retard. Il sauvait notamment des balles de 4-2 au bout de rallyes d’anthologie. « Il m’entraîne au bout de la nuit ! C’est le bon Gilles Simon ! » chanta alors le public. Et puis, la magie de Roland opéra, et Simon réussit sa remontada. Inspiré par son pote Jo-Wilfried Tsonga. « et après-midi, j’ai eu l’impression qu’on avait revu Jo une dernière fois, et j’avais envie que moi aussi, on me voie une dernière fois », expliqua-t-il sur le court. On le reverra finalement une nouvelle fois, jeudi, contre l’Américain Steve Johnson.

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