Roland-Garros (H) – Fabrice Santoro sur Hugo Gaston, battu en huitièmes de finale de Roland-Garros : « Il joue toujours le coup juste »

« Fabrice Santoro, qu’avez-vous pensé du match de Hugo Gaston ?
J’ai commenté tout le match pour la télévision anglaise. Je me suis régalé. Les gars n’ont pas l’habitude d’avoir ce genre de problèmes à résoudre, c’est forcément perturbant. Dans sa filière sur terre battue, Dominic (Thiem) est au-dessus de tous les gars sauf de Rafa (Nadal) et Novak (Djokovic). Dès qu’il impose sa puissance, il repousse son adversaire et quand il joue en droite-gauche, il est au-dessus. Dans la deuxième partie du match, le droite-gauche était devenu une minorité. Il y avait beaucoup plus d’avant-arrière. Dès qu’il pouvait, Hugo amenait Dominic sur la profondeur et il lui a fait faire cinquante sprints de dix mètres. Ses amorties étaient parfaitement masquées. il a une très, très bonne main et un excellent coup d’oeil. Il est souvent placé, il joue toujours le coup juste.

Il y a beaucoup de ressemblance avec votre jeu…
Quel que soit son adversaire, il va toujours l’embêter. Il va ressentir quelque chose que j’ai un peu ressenti dans ma carrière. Pour lui, tous les matches se ressembleront – il y aura toujours des mecs puissants qui frappent fort – et pour ses adversaires, quand ils arriveront face à Hugo, ils se diront : « Aujourd’hui, problème différent, il faut que je trouve une solution. » Ils n’ont pas l’habitude de résoudre ce genre de problèmes. Il y a vingt-cinq ans déjà, j’entendais que dans le tennis moderne, il fallait mesurer deux mètres et envoyer des parpaings et qu’il n’y avait plus de place pour les amorties et le revers slicés. Aujourd’hui, je vois que tous les meilleurs joueurs du monde sont capables de jouer des revers slicés de qualité et je n’ai jamais vu autant d’amorties que dans ce Roland-Garros et jamais autant que dans ce match.

Ça montre qu’il ne faut pas formater les jeunes ?
Vous prêchez un convaincu. Il y a de la place pour tout le monde. Pour être bon au tennis, il faut rassembler quatre qualités : tennis, physique, mental et tactique. Il y aura toujours de la place pour des petits gabarits. Hugo en est l’exemple. Je l’ai vécu et je sais ce que c’est de faire déjouer quelqu’un en apportant des ingrédients différents. Il est très créatif. Pour un joueur de tennis, il y a deux options. Soit il est prévisible comme Nadal sur terre battue, tu sais ce qu’il va faire mais il est tellement au-dessus qu’il te démolit. Soit il faut être imprévisible. Hugo ne sera jamais Rafa, il faudra qu’il soit toute sa carrière imprévisible. En tant que joueur, soit j’étais prévisible et j’étais un joueur lambda. Soit j’étais créatif et imprévisible et là, j’étais pénible. »

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