OM-Rennes : les notes du match

Si le Paris Saint-Germain joue en Ligue des Champions ce mercredi soir contre le FC Barcelone, plus tôt dans la soirée, l’Olympique de Marseille jouait une rencontre en retard de Ligue 1 contre le Stade Rennais à l’Orange Vélodrome. Cette rencontre avait été repoussée suite aux incidents du Centre d’entraînement Robert Louis-Dreyfus où des supporters s’étaient immiscés pour faire entendre leur mécontentement. Une crise, deux choses. La première, André Villas-Boas s’en est allé et après un intérim, Nasser Larguet aussi. C’était alors le premier match du nouvel entraîneur Jorge Sampaoli. De l’autre côté, ce n’était plus non plus Julien Stéphan, mais Bruno Genesio. Enfin, deuxième chose côté marseillais, Jacques-Henri Eyraud n’a pas pu sortir indemne de cette crise et a été remplacé au poste de président par Pablo Longoria.

Pour sa première rencontre, le technicien argentin a décidé de disposer ses hommes en 5-3-2 avec une paire de récupérateurs composée de Boubacar Kamara et Saîf-Eddine Khaoui. Dimitri Payet est le troisième milieu et les deux attaquants se nomment Florian Thauvin et Arkadiusz Milik. Très vite, on a compris ce qui se passait. Plus de mouvement, plus de pressing et sur une tête de Thauvin, l’arbitre de la rencontre désignait le point de penalty pour une main peu évidente de Nyamsi (3e). Penalty refusé après la vidéo. Dans un second temps, c’étaient les Rennais qui prenaient le jeu à leur compte. Mais les Bretons avaient le plus grand mal à mettre en danger Steve Mandanda grâce à un bloc compact et quasiment jamais déséquilibré.

Au fil du temps, les hommes de Jorge Sampaoli s’enhardissaient. Peu après la demi-heure de jeu, Florian Thauvin lançait dans le dos de la défense Arkadiusz Milik. Le Polonais reprenait de volée du droit, son mauvais pied, et forçait Alfred Gomis à repousser en corner (34e). Même si la première période a été pauvre en occasion, on a vu beaucoup de mieux du côté de l’OM avec des joueurs qui semblaient retrouver des jambes comme Florian Thauvin ou Dimitri Payet.

Le coaching de Sampaoli payant

En début de seconde période, la donne était assez différente, en effet, les Rennais semblaient vouloir jouer plus haut et Eduardo Camavinga butait, de 25 mètres, sur Steve Mandanda (50e). Mais il faut se méfier des Marseillais. En effet, après un bon centre de Yuto Nagatomo, le cuir revenait vers Florian Thauvin à l’extérieur de la surface, qui n’était pas cadrée (54e). Quelques instants plus tard, Dimitri Payet était à son tour à la réception d’un centre de Yuto Nagatomo, mais ne cadrait pas (57e).

Cela ne suffisait pas à Jorge Sampaoli qui décidait d’ajouter un peu de vitesse en remplaçant Saîf-Eddine Khaoui par Luis Henrique (62e). Moins de cinq minutes plus tard, malheureusement pour les Rennais, Clément Grenier était contraint de céder sa place suite à une torsion de la cheville (65e). Son remplaçant, Benjamin Bourigeaud, mettait à rude épreuve un Steve Mandanda vigilant (67e). Jorge Sampaoli effectuait ensuite un second changement en faisant entrer Dario Benedetto en lieu et place d’un Arkadiusz Milik peu servi (70e). Le jeu devenait brouillant, mais le SRFC se montrait dangereux. Suite à un relais avec Serhou Guirassy, Martin Terrier se retrouvait dans la surface en envoyait une mine sur la barre transversale (75e). Le match ressemblait maintenant à deux équipes voulant aller chercher la gagne et en se faisant contrer par l’autre. On se demandait comment on allait sortir de cela et la lumière est venue. Sur un contre énorme, Benedetto récupérait le cuir côté gauche, envoyait une balle piquée dans la surface vers Luis Henrique. Alors qu’on pensait le ballon trop long, le Brésilien parvenait à redresser le cuir et Michaël Cuisance, entré en jeu juste avant, battait Aguerd de la tête pour ouvrir la marque (1-0, 88e). Avec cette victoire, l’OM revient à la sixième position, à deux points de la cinquième place.

– L’homme du match : Kamara (7,5) : c’est le joueur en forme de cette saison côté Olympique de Marseille. Il a été sérieux à la récupération sans en faire trop, privilégiant les relais courts. Il fait un retour magnifique en taclant dans la surface sur Jérémy Doku (45e). Réellement l’homme de cette rencontre côté marseillais. Il a survolé le match et a tenu la baraque absolument tout seul en seconde période après la sortie de Saîf-Eddine Khaoui. Une nouvelle masterclass du joueur formé à l’OM. Quel courage !

Marseille

– Mandanda (6) : le portier de l’Olympique de Marseille fêtait son 450e match dans les buts de son club ce mercredi soir. En première période, il n’a absolument rien eu à faire et s’est surtout attelé à être le premier relanceur de son équipe avec encore un peu de déchet. Il se couche bien sur une frappe lointaine d’Eduardo Camavinga (50e) puis devant Benjamin Bourigeaud (67e). À la suite de cela, il a surtout bien dirigé sa défense, qui s’est montrée efficace en contrant les offensives adverses.

– Lirola (7) : l’Espagnol est le joueur qu’on a le plus vu en première période. Il a effectué un nombre de courses vers l’avant, totalement hallucinant. Il aurait pu offrir deux passes décisives à Arek Milik dans les six mètres si les défenseurs adverses n’étaient pas intervenus à temps. Toujours aussi actif en seconde période, on se demande encore comment il peut avaler autant de kilomètres. Rarement pris à défaut défensivement, il a peut-être moins centré en seconde période.

– Balerdi (6) : dans cette défense à trois, l’Argentin semble rassuré. Il s’est souvent imposé dans ces duels et a surtout pu faire admirer son talent dans le jeu long, phase préférentielle de la première période de l’OM. L’Argentin a continué sur sa bonne lancée en seconde période, on ne l’a pas vu vraiment dépassé, même si le jeu se jouait de l’autre côté. Il a dû reprendre confiance en lui, de bon augure pour la fin de la saison.

– Gonzalez (6) : il n’a pas les qualités de ses deux compères de la défense en termes de relances, mais il est précieux dans le duel et ne cesse de défendre ses coéquipiers. Un peu dépassé en vitesse parfois, il n’a toutefois pas écopé d’un carton jaune en première période. Toujours aussi serein en seconde période, il n’a pas laissé beaucoup de place aux attaquants adverses en les empêchant systématiquement de se retourner.

– Caleta-Car (6) : positionné sur le flanc gauche de la défense, il a dû venir aider de nombreuses fois Yuto Nagatomo et Saîf-Eddine Khaoui à fermer le couloir face au virevoltant Jérémy Doku. Souvent à la limite, il écope d’un carton jaune assez rapidement dans le match (32e). Il s’est en revanche montré à son aise dans le jeu long, comme d’habitude. Bien plus consciencieux en seconde période, il a fait douter les défenseurs rennais sur chaque coup de pied arrêté.

– Nagatomo (5,5) : le défenseur japonais est le maillon faible de la défense olympienne. Forcément, les Rennais se sont évertués à se passer de son côté. Mais il a quand même été assez sérieux, en montant de nombreuses fois et en essayant de bien fermer son côté face aux montées de Jérémy Doku et Brandon Soppy. Du mieux, du vraiment mieux en seconde période, notamment offensivement où cette fois il s’est servi de son pied gauche pour centrer en première intention. Remplacé par Christopher Rocchia (80e).

– Kamara (7,5) : voir ci-dessus.

– Khaoui (5) : plus effacé que son compère du milieu de terrain, il a quand même récupéré de nombreux ballons assez haut sur le terrain grâce à son pressing et à celui de ses coéquipiers. Il a essayé de tirer après moult dribbles dans la surface, avant d’être contré par Eduardo Camavinga (16e). Toujours aussi peu à l’aise en seconde période, il est remplacé par Luis Henrique (62e). Le Brésilien ne s’est pas vraiment montré malgré les 30 minutes qu’il a eues à effectuer, même si ses coéquipiers ont toujours tenté de le trouver en profondeur sur les contres. Mais finalement, la lumière est arrivée et il a offert une passe décisive à Michaël Cuisance (88e).

– Payet (6) : on dirait qu’on a retrouvé le Payet des grands soirs. En première période, il a beaucoup couru et a offert de bons ballons en profondeur quand ce n’était pas lui qui proposait ses services dans le dos de la défense. Il s’est surtout attelé à être disponible pour ses coéquipiers pour tenter d’organiser les offensives des siens. À l’image de ses coéquipiers, moins en vue en seconde période malgré quelques coups de pieds intéressants, remplacé par Michaël Cuisance (80e), qui offre le but de la victoire à l’OM d’une belle tête (88e).

– Thauvin (6,5) : dans un rôle un peu hybride de sorte de relayeur dans ce 5-3-2, il a fait le boulot en première période. Il a été utile et a bien combiné sur son côté avec Pol Lirola. On l’a vu aussi lancer Arkadiusz Milik dans la surface de manière sublime (34e). Une grosse activité et un grand volume dans le premier acte. Extrêmement important en seconde période. Il a retrouvé du jus et s’est uniquement grâce à lui que son équipe à pu remonter le ballon proprement. Sur le but des siens, c’est lui qui prend la balle, s’engouffre côté droit avant d’aérer le jeu vers le milieu de terrain d’une passe pleine de bon sens.

– Milik (5) : le Polonais n’a pas eu beaucoup d’occasions à se mettre sous la dent. Une seule, une belle frappe du pied droit bien repoussée par Alfred Gomis (34e). Sinon, il a beaucoup couru pour presser la défense et le portier rennais, provoquant des pertes de balle de ces derniers. Quelques phases compliquées techniquement. Peu en vue en seconde période, il est remplacé par Dario Benedetto (70e). L’Argentin avait une carte à jouer, mais il ne s’est pas beaucoup plus montré que lors de ses dernières prestations, sauf en étant à l’avant-dernière passe sur le but de Cuisance (88e).

Rennes

Gomis – Soppy, Nyamsi, Aguerd, Maouassa – Nzonzi, Camavinga, Grenier – Doku, Guirassy, Terrier

– Gomis (5) : le portier sénégalais n’a pas été sollicité outre mesure ce soir, dans la mesure où la plupart des occasions marseillaises ont terminé hors cadre. Il y a cette intervention sur une volée de Milik (33e) par exemple, mais pas grand-chose d’autre à signaler. Sur le but, il ne peut pas faire grand-chose de plus. Peut-être pas totalement serein dans le jeu aérien, mais il n’y a eu aucun regret ou erreur à déplorer de sa part.

– Soppy (6) : le prometteur latéral droit breton a été un peu plus tranchant que son pendant à gauche. Plusieurs fois, on l’a vu monter prêter main-forte aux joueurs offensifs, tentant même plusieurs frappes et des un contre un. Dans les tâches défensives, il a fait le boulot, ne commettant pas d’erreurs, et sortant par exemple une tête décisive pour empêcher Benedetto de reprendre au deuxième poteau (77e).

– Nyamsi (4) : la rencontre démarrait sur une sacrée frayeur pour lui, puisqu’après quelques minutes de jeu, l’arbitre sifflait penalty après une possible main dans sa surface. Heureusement pour les Rennais, l’arbitre est revenu sur sa décision. Mais par la suite, il n’a pas toujours été serein, avec plusieurs interventions à la limite, sur Payet par exemple (45e+1). Souvent mal positionné dans la surface.

– Aguerd (4) : dans l’axe de la défense, il a réalisé une prestation toute somme assez honnête pendant la quasi-intégralité de la partie. Il a semblé plus serein que son acolyte, commettant moins de fautes et se jetant moins dans les duels. Il a aussi remporté quelques ballons aériens, et a contribué à bien neutraliser Milik. Dans la relance, il a aussi été assez propre et a bien assuré les transmissions vers l’avant. Jusqu’à ce but en fin de match où il est mangé par Cuisance avec un marquage aérien douteux. De quoi entacher clairement sa prestation.

– Maouassa (5) : sur le flanc gauche de la défense bretonne, l’ancien de Newcastle a été plutôt discret. Défensivement, il a occasionnellement mis été en difficulté, dans son dos notamment, sans vraiment mettre les siens en danger. Son apport offensif a ensuite été très maigre, avec une frappe lointaine totalement manquée (60e) et quelques centres mal négociés. Truffert l’a remplacé à la 65e et est plutôt bien intervenu dans le jeu.

– Nzonzi (4,5) : le milieu de terrain international français a rendu une copie propre, sans briller. Il a fait le minimum syndical, pour résumer, et a été assez insipide avec le ballon, ne trouvant aucune ouverture intéressante et ne brisant aucune ligne. On est toujours en droit d’attendre plus de ce type de joueur, de par son cachet et par ce qu’il a montré par le passé.

– Camavinga (5) : la pépite rennaise était, comme c’est habituel depuis quelques mois, assez peu influente dans le jeu en première période. Il a aussi fait plusieurs fautes, ce qui n’est pas forcément dans ses habitudes. Du mieux au retour des vestiaires, où il a créé un peu plus de danger, avec une frappe dangereuse depuis l’extérieur (50e) par exemple, intervenant aussi un peu plus dans le jeu. La comparaison avec Boubacar Kamara n’est pas très flatteuse pour le Rennais ce soir. Genesio l’a sorti pour faire entrer Hunou à la 90e.

– Grenier (4,5) : prestation assez médiocre de l’ancien de l’OL. Son apport dans la construction du jeu a été pratiquement été inexistant, et forcément, ses partenaires placés à un poste plus avancé en ont souffert. Par moments, il a tenté de prendre des initiatives, sans réellement y parvenir, bien entouré par des milieux marseillais attentifs et volontaires dans leur marquage et pressing. Il a quitté les siens à la 65e, blessé à la cheville et remplacé par Bourigeaud. Ce dernier a apporté un peu de danger via une frappe lointaine notamment (64e).

– Doku (5,5) : le jeune Belge a été volontaire. Dès qu’il a eu le ballon, on a senti une certaine sensation de danger dans les derniers mètres. Joueur déséquilibrant dans le duel et rapide, il a aussi été assez brouillon et n’a finalement gagné que peu de duels, comme il a été très imprécis dans le dernier geste. Peut bien mieux faire.

– Guirassy (5) : la référence offensive rennaise a eu du mal à se montrer ce soir. Peu trouvé par ses partenaires, il n’a pas vraiment eu de ballons intéressants à se mettre sous la dent. Et les quelques fois où il a pu avoir le cuir dans ses crampons, il a été assez maladroit, si ce n’est sur ce bon décalage pour Terrier (75e). Il a plus ou moins traversé la rencontre comme un fantôme, sans peine ni gloire.

– Terrier (5,5) : sur le côté gauche de la ligne d’attaque rennaise, le numéro 7 a beaucoup tenté. Pas à son poste habituel, il a surtout cherché à jouer la sécurité, et à chercher des partenaires mieux placés à ses côtés. Mais finalement, il a fait assez peu de différences et ses vis à vis marseillais ont vécu une soirée plutôt tranquille. Il touche la barre (75e) après un joli une-deux avec Guirassy, mais sa prestation reste assez insuffisante.

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